Daniel Murset est un tenace, il a du s’y employer à plusieurs reprises et insister. Je ne suis pas un professionnel de la préface, il a fallu me convaincre de m’y plonger. Ce n’est pas rien.

 

Son recueil est un fourre-tout, entendez par là qu’on y croise des écrits auxquels on ne s’attend pas. S’y côtoient des micro-nouvelles, de la poésie, des confidences.

On y retrouve toujours son regard, touchant, ses yeux ronds, un sourire de pudeur, des cris contenus.

 

La première fois qu’il m’a parlé de ses textes, il m’a dit quelque chose comme, peut-être votre âme d’enfant y trouvera quelque chose. Et cela m’a interrogé sur mon âme d’enfant. Et j’ai aimé cela.

 

Et puis il y a des perles. « Où s’esbignent les souris au cœur de l’hiver ? Eh bien ! Au cœur de l’hiver ! »

 

J’ai l’impression que Daniel Murset y va sans filtre. C’est risqué, nous avons besoin de filtres, pour nous rassurer, pour y croire. Là, il faut accepter de se perdre, pour parfois se trouver, ne serait-ce que de se trouver à côté de lui pour regarder le monde un instant. Différemment.

 

Il serait dommage de se priver de telles occasions.

 

Thierry Romanens, 3 février 2020